Contexte

Le Sénégal avec une croissance démographique relativement rapide, une population d’environ 18 millions d’habitants, est marqué par un déficit alarmant en infrastructure et en équipement dans le domaine de la médecine nucléaire. En effet, le pays ne compte à son actif qu’un seul service de médecine nucléaire fonctionnel au niveau de l’Hôpital Général Idrissa POUYE (HOGIP) de Dakar (celui de l’Hôpital Dalal Jamm n’étant pas encore fonctionnel).

Le service de l’HOGIP dispose d’une Gamma Caméra (TEMP ou SPECT) marquée par sa vétusté et ses performances limites, réduisant ainsi le nombre et les types d’explorations réalisables. À cela s’ajoute un déficit en Médecine Nucléaire, juste au nombre de 9 dont 7 universitaires (6 Professeurs). Il en est de même du nombre limité de Radiopharmaciens, de physiciens médicaux et de techniciens manipulateurs spécialisés en médecine nucléaire.

Cependant, force est de signaler que dans la sous-région Ouest Africaine, le Sénégal compte plus de spécialistes et d’Agrégé dans le domaine. Ce privilège lui a valu l’honneur d’abriter depuis 2016 un DES (Diplôme d’Études Spécialisées) sous régional de médecine nucléaire.

Par contre, sur le plan des infrastructures et du plateau technique, le Sénégal connait des insuffisances. Cette situation constitue un handicap majeur pour les conditions de la formation et l’offre de soins en médecine nucléaire.

Ainsi le développement de la médecine nucléaire au Sénégal et en Afrique est devenu une nécessité au vu du nombre croissant de cas de cancer et de maladies chroniques non transmissibles.

A noter qu’au cours des deux prochaines décennies, il y aura 30 millions de nouveaux cas de cancer et 16 millions de décès dus à cette maladie. Par ailleurs les pays à revenu faible et intermédiaire paieront le plus lourd tribut. En effet 70 % des décès dus au cancer devraient survenir dans ces pays, qui ne reçoivent pourtant que 5 % des dépenses mondiales dans ce domaine.

C’est dans ce contexte que le Colloque de Médecine Nucléaire est organisé du 28 au 30 novembre 2023 dans le cadre de la Biennale de la Recherche, de l’Innovation et de l’Industrialisation en Afrique.

Il sera ainsi un véritable cadre d’échange et de dialogue qui regroupera les décideurs et les acteurs de la médecine nucléaire au niveau national et international. Il servira de plateau pour dresser un bilan des réalisations dans le secteur, un inventaire des projets en cours, le recueil d’idées et projets, le partage d’expériences et l’amorçage d’activités de coopération et de collaboration des acteurs pour le développement de la médecine nucléaire au Sénégal.